Double Transpy - juillet 2016

Que c'est bon! Belles images, beau récit! Vous mollissez pas, la longueur de vos étapes le montre.

c'est quoi la proportion piste/route sur une étape ?

Je dirais 50 à 60% de pistes, 30 à 40% de petites voir toutes petites routes, et 10% de nationales, pour les liaisons

Régalade!

Allez, c'est la reprise, avant de repartir quelques jours en vacances

Jour 5

Aujourd’hui, c’est du sérieux : normalement, nous devons toucher au but ce soir, atteindre la Méditerranée avec +/- 250 kms au programme !


Nous quittons notre château à 8 heures, un petit détour par la station service et GAZ !
Première pause près d’une chapelle sur les hauteurs de Montagut. Cela fait plusieurs fois que je passe à cet endroit mais c’est à chaque fois avec le même émerveillement.





Une heure plus tard, nous sommes du côté de Darnius. Un mirador a été aménagé. Chouette point de vue aussi !





Notre trace nous fait passer juste au sud de La Jonquera. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est la première ville espagnole en venant par le Perthus.
Ca peut se résumer à quatre choses : des camions, des supermarchés, des touristes… et des prostituées 
D’ailleurs, nous passons juste devant une blonde plantureuse assise sur une chaise de camping sous un parasol au bord de la route… sans s’arrêter  :lol!:
Un peu plus loin, notre trace nous emmène sur une piste de montagne qui se rétrécie au fur et à mesure que nous montons. La végétation devient plus dense et finalement, nous tombons sur une barrière, voire une barricade, de 2 mètres de haut qui ferme la piste.
Pas le choix, il faut faire demi-tour.
Nous redescendons par où nous sommes montés et après analyse de la carto, nous faisons un détour par le village d’Espolla et profitons quelques instants de la fontaine pour nous rafraichir. Il fait encore entre 30°C et 35°C…
Allez, encore un effort et bientôt… la voilà !
Si, si, au fond, regardez bien, c’est la MER !



Nous traversons la frontière, symbolique, au col de Banyuls…



… et descendons vers la mer par la piste des crêtes.
Nous déjeunons sur la plage de Banyuls, face à la mer. Bon, le rapport qualité/prix est plutôt déplorable mais le lieu est sympa !
Pour rejoindre Lliança, nous remontons au col de Banyuls par la route, cette fois, et empruntons les pistes.
Là, nous longeons la côte quelques kilomètres avant de prendre la piste qui va de Port de la Selva à Cadaques en surplombant le Cap Creus.
J’ai découvert cette piste lors du dernier Ultimate Off Road (merci Boust ! ).
Les points de vue sont magnifiques !
L’arrivée sur Roses est moins glamour : buildings et zones commerciales au bord de l’eau… mais on ne fait que passer puisque ce soir, nous avons rendez-vous avec Rikos, un vieux copain et ancien du forum, qui vit maintenant dans le coin.
Il nous entraînera nous baigner et prendre l’apéro sur la plage avant de finir la soirée, tard dans la nuit, dans un resto sur le port de l’Esacala 
La fatigue et le vino tinto aidant, le retour de nuit vers l’hôtel sera laborieux et nous peinons à suivre notre guide sur sa 125 XLS…
Bon, c’est aussi ça, les vacances

Jour6

La nuit a été courte et le réveil difficile, ce matin… C’est la bouche pâteuse que nous attaquons le petit déj 
Pas de bol, c’est une des plus grosses étapes du trip qui nous attend, avec près de 350 kms pour rejoindre Andorre ce soir



Dans le feu de l’action, hier soir, Rikos était chaud pour faire un bout de route avec nous sur sa 125 XLS mais comme nous, il a du mal à émerger
Je lui envoie 2 ou 3 messages qui restent sans réponse et comme il n’est pas au point de rendez-vous, on taille la route.
Les pneus aussi commencent à accuser les kilomètres…



La première partie du roadbook a été tracée « sur carte » pour nous permettre de rejoindre la trace « officielle ».
Evidemment, au bout de quelques kilomètres, nous tombons sur une cimenterie alors que la carte indiquait une piste…
Après avoir jardiné un peu, nous improvisons et finalement nous ferons une bonne partie de la liaison sur route avant de rejoindre les pistes, vers Montagut.

A midi, nous déjeunons à Ripoll.

Je n’arrive pas à émerger et je subis la moto, la journée s’annonce longue…

Dans l’après-midi, au beau milieu d’une piste, je vois mon GPS qui fait la danse de Saint-Guy sur le tableau de bord.
Le support a cassé net, c’est le câble qui tient l’ensemble en place.
A cet instant, j’ai eu un moment de « mou »…
Heureusement, Pierrot est là. Il sort 3 Rislan de son chapeau et en 3 minutes chrono, l’affaire est réglée. Merci Peïo !

On a quand même eu de chouettes paysages :











A 18h30, nous arrivons à la Seu d’Urgell.

Normalement, il nous reste environ 70 kms à faire pour boucler l’étape mais je suis cuit.
On décide donc de se poser là pour la nuit. Il ne reste que 2 étapes, pas trop longues, on rattrapera ce petit retard sans difficulté.

Allez, une soupe et au lit.

Demain sera un autre jour… 

Excellent ce périple, c'est marrant ça m'dit qques choses les lendemain difficiles ou tu galère sur ta brèle!!  , en tout cas chouette virée merci pour le CR 

C'est vraiment un régal     

Content de voir les photos de notre terrain de jeux! 

Quand je dis que 300 km est faisable sur une journée : la preuve encore ici... 

Par contre il ne faut pas être plus de 3 (législation espagnole oblige)

Très beau trip 

Vraiment................. superbe !!! 

Salut,
Je pars dans le sens opposé sur une trace qui semble identique.
Peux tu me dire si le passage dans les gorges de Sadernes, il me semble que cela soit interdit entre mars et septembre.
merci

Jour7

Réveil en pleine forme après une nuit réparatrice !
La patronne de l’hôtel nous avait prévenus qu’elle ne serait pas là pour assurer le petit dej, du coup, on va prendre un café et des cochonneries pleines de Exxx dans le bistrot à côté et c’est parti pour l’étape du jour.



Passage par la station service, on fait les pleins des motos, et des Camelbacks avec de l’Aquarius et Banzaï !
On attaque la montagne avec une belle piste roulante et au bout de 3/4 d’heure, paf ! Le premier embouteillage de la journée !



Bon, ça va, ça ne durera pas trop longtemps :lol!: et on pourra reprendre notre ascension dans la foulée.
Plus on roule et plus on monte, et plus on monte, plus c’est beau !



Arrive le moment où on passe pile au niveau des nuages. Je m’arrête dans un virage faire une photo.



2100 mètres d’altitude, ça commence à causer, hein ?



Je repars et rejoins Peïo quelques kilomètres plus loin, sur la crête. Cette fois, on est au-dessus de la couche.





C’est juste magnifique. On est heureux comme des gamins devant un sapin de Noël le 25 décembre



Alors on profite de l’instant, et on mitraille…



Je me laisse même aller à photographier des petites fleurs



Aller, deux dernières pour la route et on y retourne…





Après ce moment de plénitude, on attaque la descente sur Andorre.
L’arrivée dans la civilisation nous ramène vite sur terre
Il est 10h, il fait beau et on n’a pas chaud alors on se cale au soleil à une terrasse histoire de se faire un petit café, puis on profite de notre passage pour faire quelques emplettes, une paire de gants pour moi, et des clopes pour la famille…

Dans mon souvenir, on en avait terminé avec la piste… mais pas du tout !

On sort d’Andorre par une petite route de montagne qui au bout de quelques kilomètres se transforme en une superbe piste.
Nous sommes repassés en Espagne et nous surfons à nouveau sur les crêtes à plus de 2000 mètres d’altitude.
Je surveille les cartouches de clopes que j’avais juste coincées sous mon araignée, croyant ne faire que de la route.
Bien m’en prend, elles sont tombées avec les secousses. Heureusement, je repère le sac juste 50 mètres derrière…
Cet intermède laisse le temps à Peïo de prendre le large et c’est tant mieux, car quelques kilomètres plus loin, il y a un gué près duquel il s’est mis en embuscade pour prendre une superbe photo.



Il est midi et on a faim ! On reconnait un village dans lequel on s’était arrêté il y a 2 ans, dans un restaurant municipal. Pas de bol, c’est fermé.
C’est finalement à Tirvia que nous trouverons un bistrot. La communication est un peu compliquée mais on tombe d’accord sur des « bocadillos » au « jamon »
Ouaip, pas mal… 



En face de nous, il y a un groupe de battaves avec leur guide sur des husqvarna 350 de location. Visiblement l’un d’entre eux s’est « fait » un genou. Il tient une poche de glace dessus et ses potes doivent le soulever sur sa chaise pour le déplacer. Pendant ce temps, le guide organise le rapatriement sur Andorre. Visiblement ça s’annonce compliqué, il faut attendre que l’ambulance arrive, 2 heures, puis autant dans l’autre sens. Bref, leur journée est morte…

Une fois notre festin englouti, on repart, direction la France.
Cette fois, c’est bel et bien terminé pour les pistes et c’est par les petites routes de montagne que nous arrivons au pied du Tourmalet, à Sainte Marie de Campan.
Il n’est que 16h30 mais le temps est de plus en plus menaçant et on commence même à prendre quelques gouttes.
On se pose pour enfiler les vêtements de pluie… à 20 mètres d’un petit hôtel.
Tient, le hasard fait bien les choses. On va se poser là, laisser passer l’orage et repartir demain sous le soleil pour la dernière journée.

Ce qui est rigolo dans les petits hôtels de montagne, c’est qu’on fait aussi un voyage dans le temps…

Allo ? Fantomas ? 



Sur le parking de l’hôtel, nous faisons la connaissance de trois jeunes belges qui traversent les Pyrénées à vélo. On papotte, on va boire une bière ensemble, et pour finir, on passera une super soirée avec eux à se raconter nos périples respectifs.

Pour la minute culturelle, il s’est joué une des légendes du Tour de France à Sainte Marie de Campan, en 1913 

gasrando a écrit:

Salut,
Je pars dans le sens opposé sur une trace qui semble identique.
Peux tu me dire si le passage dans les gorges de Sadernes, il me semble que cela soit interdit entre mars et septembre.
merci

Salut,

je n'ai pas vu de panneau d'interdiction et encore moins de barrière mais peut être s'agit il d'une piste spécifique sur laquelle nous ne sommes pas passés...

Au top le compte rendu ! ça donne vraiment envie surtout en habitant tout proche des pyrénées !

ouais c'est beau les pyrénées ; ya meme la mer..de nuages

les cyclistes belges étaient sur route ou sur chemin ?

Sur route, ils faisaient la traversée est-ouest côté français et essuyaient une météo capricieuse depusi leur départ.
On leur a conseillé de passer côté espagnol, pour le soleil et les petites routes sympa

Jour 8

Et voilà, il fallait bien que ça se termine, c’est aujourd’hui que l’on rentre à la maison…



La nuit a été bonne au pied du Tourmalet et ce matin, le ciel est dégagé mais il fait un peu frisquet. Ca nous change des 35°C de l’Espagne.
Ca sent la rentrée des classes et du coup, on traîne un peu… on enfourche les motos alors qu’il est près de 9h00 mais bon, il ne reste « que » 260 kms… de route, aujourd’hui.
C’est donc le cœur un peu lourd que nous quittons l’hôtel mais, quelques kilomètres plus loin, le paysage nous redonne vite la banane    



Fait pas chaud, au col du Tourmalet, ce matin, et on ne s’attarde pas.
A Argeles-Gazoste, nous faisons nos emplettes pour faire pique-nique, ce midi. Ca fait 8 jours qu’on doit le faire et puis ceci entraînant cela, on a toujours fini dans des restos ou bistros mais cette fois, c’est la bonne !
On continue par les cols du Soulor, d’Aubisque, à Laruns, petit café en terrasse au soleil pour se réchauffer, et c’est reparti avec le Porteigt, Marie-Blanque…
Un peu après Escot, on trouve un endroit sympa au bord du Gave d’Aspe pour casser la croûte.
On laisse les motos sur la rive et on va s’installer au beau milieu du lit de la rivière, sur un banc de galets.



On déballe le matos… 



… on met les bières au frais…



… et on sort les « Kalash » !    



On est bien, au milieu de notre rivière. Pour un peu, on ferait une petite sieste…

L’après-midi, on reprend de plus belle : cols d’Ichère, de Lie, d’Arangaitz, d’Ibarburia, d’Inharpu et plein d’autres noms barbares…


C’est désert. C’est sauvage. C’est beau ! 







On descend doucement sur Saint Jean Pied de Port et là, c’est le bain de foule et les embouteillages. La fête est terminée pour de bon…
Un dernier effort et on est à Bayonne juste avant 16h, pour le goûter    

Voilà, on l’a faite, notre double Transpy !  2200 kms au compteur en 8 jours, enfin presque !
Ca avait mal commencé, on a bien eu quelques péripéties mais au final, que de plaisir et d’images gravées dans nos mémoires !

Y’a pas à tortiller, le tout terrain en montagne, c’est vraiment magique 

Bilan



Motos
Nous avions bien préparé les motos avant le départ, avec une bonne révision, consommables en bon état (plaquettes, kit chaine, embrayage…) purge du maitre-cylindre d’embrayage (avec changement du ressort, qui était cassé, pour moi), des pneus neufs (MT21 pour ma 950), ou en bon état (D908RR pour la 690 qui est moins gourmande sur ce point) et pourtant, la tuile imprévisible est arrivée dès le premier jour : la batterie de ma 950 a rendu l’âme sans crier gare. Elle n’avait que 3 mois. Imprévisible…
Pour l’autonomie, avec les réservoirs d’origine, on dépasse tout juste les 200 kms sur les 2 machines. C’est largement suffisant dans les Pyrénées où l’on trouve facilement des stations.

Pneus
Sujet brulant, chacun ayant son avis sur la question     
Pour ma part, j’ai monté pour la première fois un train de Pirelli MT21 sur la 950.
Le pari était un peu osé pour un trip de plus de 2000 kms mais finalement, ils ont terminé la boucle avec les honneurs. Sur piste, c’est un vrai bonheur ! Ils sont bien plus accrocheurs que les TKC 80 ou les Mitas E09 et on se surprend à déclencher des glisses à l’accélération et au freinage, comme les grands
Je les ai « économisés » les 3 ou 4 premiers jours et ensuite… gaz !
Sur route sèche, ils tiennent finalement honorablement et on peut se faire plaisir dans les cols. L’avant ne m’a jamais trahi et l’arrière permet d’enrouler « rapide » ou même de se faire quelques virgules à l’accélération lorsque le démon se manifeste
A l’arrivée, l’arrière était bien carré, avec encore 3 ou 4 mm de gomme au milieu et aurait pu permettre encore quelques centaines de kilomètres en étant doux sur la poignée. L’avant doit être usé à 30/40% mais les arrêtes des crampons sont bien arrondies.
Bref, pour 124 Euros le train chez Cardy, je les adopte définitivement pour ce genre de trip !

Outillage
Nous avions décidé de partir légers, donc outillage réduit. J’ai la trousse d’origine KTM sous la selle (déjà pas mal fournie) avec quelques « bricoles » en plus : démontes-pneus, démonte-obus tire valve, un mini compresseur sur allume cigare débarrassé de sa coque, du fil de fer, des rislans, du scotch US, des rustines et de la colle.
Nous sommes partis avec 1 chambre avant et une arrière pour nous deux.

Bagages
La formule « hôtel » permet de voyager léger. J’avais juste un sac étanche de 4/5 kgs sur le porte-bagage avec 2 T-shirts « technique » Décathlon, 2 paires de chaussettes de foot Décathlon, une polaire fine, un coupe-vent étanche Décathlon, un pantalon de pluie de vélo Décathlon, trousse de toilette, quelques calbutes, et pour le soir, une paire de chaussures bateau, un bermuda et 3 T-shirts.
Les T-shirts « techniques » (à 5 Euros ) et les chaussettes de foot séchant vite, je les lave le soir en arrivant et c’est sec, ou presque, le lendemain matin.

Brouzoufs
J’avais compté un budget de 100 Euros par jour, tout compris (hébergement, bouffe, essence…) et je suis donc parti avec 800 Euros en poche.
L’avantage de partir à deux en partageant tout, c’est qu’on fait une cagnotte commune pour l’hébergement et la bouffe. Quand il n’y en a plus, on en remet, autant chacun. Ça évite les comptes d’apothicaires.
J’ai payé pas mal de pleins en carte bancaire et je suis rentré avec 300 Euros.
Le budget global s’établit donc à 650/700 Euros pour 8 jours de roulage et 6 nuits, puisque suite à mon soucis de batterie du premier jour, nous avons passé la première nuit à Bayonne.
Les hébergements nous ont coûté entre 40 et 90 Euros par jour, pour 2.
La moyenne doit tourner autour de 50/55 Euros, soit 25/28 Euros chacun par nuit.
C’est plus cher que le camping sauvage mais à peine plus que le camping « classique », assez cher en Espagne, et surtout, ça évite de transporter tente, duvet, matelas… Et ça, c’est du confort pendant la journée de roulage !
C’est ma formule favorite.

La prochaine fois…
Je repars dans les mêmes conditions : light, c’était top !
J’ajouterai juste un multimètre de poche (Leroy-Merlin à 10€) histoire de pouvoir diagnostiquer un problème électrique, et un tube de pâte à 2 composants (type Pattex) qui nous aurait permis de réparer le carter de Peïo.
Pour les vêtements, je suis parti avec une veste Revit qui s’est avérée trop chaude, malgré les aérations (pas très efficaces, à mon goût). La prochaine fois, je pense partir avec un gilet de protection d’enduro et un maillot aéré. En cas de pluie/fraîcheur, j’aurais toujours le coupe-vent à mettre par-dessus et encore la polaire si besoin.

C'est excellent, merci Xav pour le partage, ça donne vraiment envie de la faire cette traversée.

Yep, beau CR et qui donne envie pour nous qui sommes dans les montagnes de l'autre coté...
Merci Xav.