Définition de la notion "voyage" en moto.

ahell a écrit:

Le voyage, c'est comme l'aventure. Ca commence quand tu arrêtes de te prendre le choux 

A la lecture des messages, beaucoup sont ceux qui se posent des questions.

Quand est ce que doit débuter le sentiment de liberté ?

Au bout de 3 jours? une semaine ? deux ?

Je vous souhaite à tous d'oublier vos problèmes à l'instant où vous faites un coup de moto. 

C'est aussi la lecture d'un bon livre, le visionnage d'un bon film qui permet de voyager..... 

Une pensée pour un ami handicapé sérieusement apres un accident de moto et qui passe ses journées à "voyager" sur son ecran. 

Bah, en fait, depuis que je suis à la retraite, le chou, je ne me le prends plus.

La seule question que je me pose, c'est "en quelle saison on est" et "où je peux aller"!

La question du kilométrage n'a plus de sens quand on a le temps. Me taper 4000 bornes en une semaine en ne bouffant que de la route, et des étapes bien calées à la minute près, très peu pour moi.
Désolé, ça viendra pour les plus jeunes. Mais le temps, c'est un luxe qui n'a pas de prix.

- 300/350km par jour maxi. Tranquille, pauses, on part (relativement...) tôt et on arrive tôt. On a plein de temps pour se poser, la douche, l'exploration, les conseils des locaux. 
- On se fixe des trucs à voir, visiter, mais on modifie au gré des rencontres, pas qu'avec les locaux mais aussi d'autres voyageurs qui donnent des infos.
- Voyager léger! Le confort absolu. Donc, préparation de la moto hyper pointue pour ne pas avoir à trimballer des tonnes d'outils. Se rappeler aussi qu'il y a des mécanos de génie dans des endroits improbales de la planète! Et s'en remettre aux locaux. Il connaissent les bons plans!

Enfin, être toujours attentifs à tout ce qui se passe autour de nous quand on roule. Ne pas hésiter à s'arrêter quand un mec change une roue sur sa bagnole, à aider une mémé ou une maman avec des mômes quand tu fais ton petit shopping... Ça ouvre toutes les portes et toutes les bonnes volontés!

Je n'ai pas la définition absolue du voyage, j'ai celle qui me va comme un gant.      

A mon tour de donner ma définition du voyage.

Voyager, c'est super simple.
C'est partir de chez moi à la découverte de ce qui est différent de mon quotidien, et peu importe que ce soit sur un week-end prolongé ou pour plusieurs mois.

Après, tout est possible. Chacun sa façon de voyager, mais suivant si je pars en famille ou seul en moto, ce n'est pas pareil.

Avec les enfants, c'est plus tourisme. Quand je pars en moto, c'est plus aventure. J'ai l'impression d'être en voyage quand ma moto est chargée et que je ne suis plus sur la route du boulot, et peu importe la durée. Mais aujourd'hui, si j'ai toujours mes paysages préférés, déserts, hauts plateaux et haute montagne, l'essentiel est la découverte de l'autre, de civilisations et de cultures différentes. Cela signifie que je vais chercher à aller là où je ne suis jamais allé. Et c'est là que ça se complique !

En dehors de la façon de voyager, la vraie question, c'est pourquoi on part.
Pour découvrir, une région, approfondir une région, découvrir un autre pays et sa culture, pour les rencontres, pour les échanges, même si on ne parle aucune langue en commun. Pour être émerveiller par une vue inattendue, un coucher de soleil magnifique, un temps aussi parfois sauvage, des payasages désertiques.
Pour la découverte de la gastronomie, des alcools locaux aussi parfois.
Quand aux pannes de motos depuis que je voyage depuis les années 1990, et bien à part les crevaisons, vu que je révise et entretient mes motos moi même, y a jamais eu de gros soucis qui ne sait paréparer sur le bords de la route. La seule panne immobilisante c'est lors d'une rando de la barjot où mon embrayage à cramer après une grosse montée. Et encore le m'en suis bien sortis, LG73 m'a remorqué jusqu'a un village, assistance jusqu'au camping et retour en remorque à la maison, vu qu'on était descendu en voiture et remorque. 
En Afrique de l'Ouest quand je descendais mes vieilles voitures par la pistes et le banc d'Arguin avant la route, 
on s'en ai toujours sortis, remorquage entre nous. Des joints de culasses qui lâchent à 20h dans des petites villes, tu trouves un mécanicien qui est prêt à te faire ça de suite. Des moteurs remplacé dans la demi journée, voir des moteurs cassés refait en 24 heures dans les grandes villes. Des soudeurs de partout, des rebobineurs pour un alternateur ou démarreur, des ateliers pour te refaire un radiateur, te regarnir des diques d'embrayages, etc. Bon c'était avec des vieilles voitures des années avant 2000. Puis quand on cassait c'était souvent l'occasion de prendre le temps de discuter avec les mécanos de chose et d'autres, souvent de manger ensemble. J'ai appris pas mal d'eux en tant que mécanicien. 
Un aléas en voyage est souvent un moment de rencontres. Comme ma mére collectionne les dés à coudre, j'ai souvent trouver un artisans qui pouvait me le faire en diverse matières. Voir comment ils travaillent avec ce qu'ils ont, incruster le métal dans le bois, polir, taillé des pierres, tu vois pas le temps passer, regarder les divers ateliers de fonderies avec les moyens du bords. 
Comme tu reçois beaucoup en voyage, pense à amener quelques clopes même si tu fumes pas, le berger qui va venir t'aider risque d'apprécier, un peu de bouffe, pâtes, pommes de terres, sucre et un peu plus de pharmacie.  En voiture on prenais souvent sur les pistes les femmes qui marchent souvent longtemps pour aller vendre leur quelques légumes au marché. On a dépanner des marabouts musulmans qui nous ont payer des verres d'alcools, chacun respectant la culture des uns et des autres. Bon si j'ai arrêté d'aller là bas, c'est aussi depuis la montée des hystériques de part et d'autre. 
Bref, quand à moi je parts en voyage pour voir autres chose, et parfois ce remettre en cause.

En tant qu'expatrié depuis plus d'un tiers de ma vie, je ne peux que te seconder dans cette façon de penser thierysp!

J'ai reçu bien plus d'aide en cas de galère dans les pays (du tiers-monde) où j'ai vécu, que dans mon pays d'origine où je ne recevais que des coups de klaxon par ce que je ne dégageais pas la route assez vite. Je ne crache pas dans la soupe, loin de là, mais certaines valeurs restent d'actualité dans les pays qui ont le moins.
Ça c'est bien perdu dans l'ouest...

Petite anecdote pour aller dans ton sens. 
Un jour, en Roumanie, mon premier trip en moto dans mon nouveau pays, je reviens de chez des copains hors de la capitale par les chemins de traverse. En route, je repère une chapelle que j'avais vu par une autre route lors d'un précédent voyage. Je prends un chemin tranquille, qui se transforme assez rapidement en chemin de chèvre. Comme je ne suis pas un as en TT, évidemment, je fous la bécane par terre...
Mauvaise position, en dévers, pas mal chargé, des cailloux qui roulent sous les bottes, j'arrive pas à la relever... T'es pas dans la m...e, mon gars...

Quelques minutes plus tard, alors que je me préparais à passer une sale nuit, des moutons passent par là. Et là, je me dis: "moutons = berger!" Bingo!
Le mec se pointe quelques minutes plus tard, s'offre de m'aider, et on relève la bécane non sans en avoir ch*é... Bref.
Je lui offre une clope, avec mon petit roumain de l'époque, on discute comme on peut en fumant, et il me sors son inévitable bouteille plastique de gnaule locale (Tsuika).
On s'enfile une rasade, et je lui dis où je vais, il me répond, je te suis!
Je m'en suis remis une quelques centaines de mètres plus loin...
Il m'a re-aidé, on a refumé, et j'ai enfin réussi à rejoindre la chapelle.
Je l'ai attendu, sorti le réchaud et commencé à faire à bouffer.
Quand il est arrivé, on a mangé ensemble, fumé ensemble, et picolé ensemble...
Il a repris son chemin, j'ai planté la tente et dormi sur place, en face du monastère, tellement j'étais bourré.
C'était il y a plus de 10 ans, je m'en souviens comme si c'était hier.

C'est pour ces moments là qu'on voyage!