CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD

Sujet: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mar 23 Nov 2021 - 22:51

Bon, voilà, j'atterris enfin... 3 semaines après être rentré, il m'a fallu ça pour digérer et rédiger (tiens, anagramme, c'est marrant^^) un compte rendu sur ce fabuleux voyage.

C'était une première pour moi, dont je rêvais depuis 2 ans, mais on a pu enfin le faire après maints reports et j'en suis revenu comblé. amoureuse

A vos lunettes! (y'a quelques pages pas un ange

). Je vais essayer de poster un épisode par jour.

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Vendredi soir 15 Octobre, message de la compagnie GNV pour avertir que le bateau ne partira pas le samedi soir mais le dimanche soir! Après une rapide concertation, nous décidons de partir pour Sète le samedi matin comme prévu, mais au lieu de prendre la route, on profite de cette journée supplémentaire pour descendre par les pistes à partir de Clermont Ferrand.

Jour 1: Clermont Ferrand - Millau 250 km

A la place du TET qui comporte pas mal de petites routes dans cette zone, je re sors une trace préparée de longue date mais jamais testée, qui tire plein Sud par le Cézallier. Ce plateau d'altitude nous offre de belles vues sur les massifs du Sancy et du Cantal. Le soleil est au rendez-vous et on profite déjà de belles pistes roulantes. Pause casse croute rapide au sommet du Signal du Luguet. C'est l'occasion de vous présenter l'équipage de cette virée:

(de gauche à droite)

David en 701.

Kenny, en T7.

Moi même, PR7.

Xavier, 790 Adventure.

Eric, le doyen, en 701.

En fond, le Puy de Sancy à gauche et le Puy de Dôme à droite.

Vers le col du Chamaroux, on se retrouve dans un pâturage où la trace se perd. Séance de jardinage dans la boue et demi-tour. Les chemins sont sympa mais on n’avance pas bien vite donc on prend la route vers Allanche jusqu'à Saint Flour, où l’on se pose en terrasse et on réserve une chambre à Millau pour l'étape du soir.

Jour 2: Millau - Sète 150 km.

Au petit matin, le ciel est toujours bleu, mais l'air est bien frais, les selles ont gelé... Reprise du TET pour attaquer le plateau du Larzac avec le levé de soleil sur le viaduc. Ça commence fort.

Je découvre ces pistes avec plaisir. Ces grands espaces, peu peuplés, sont parfaits pour nos montures. Le relief se fait plus présent à l'approche du Salagou.

Nous avons bien avancé donc on se permet de faire le tour du lac. On apprécie la piste en corniche qui est restée ouverte à la circulation, mais on roule au pas car elle est très fréquentée par les piétons et cyclistes.

Arrivée à Sète par la route. Nous faisons quelques provisions pour le bateau, le plein des motos et commence l'attente pour l'embarquement. Départ avec 2h de retard, après avoir observé du pont, les chargements incroyables des fourgons qui descendent au bled.

Couché de soleil sur le port de Sète et c'est parti pour 2 nuits et 1 jour de traversée, à discuter autour d'une bière ou d' un café avec les quelques autres motards à bord. A peine une quinzaine en tout, on s'aperçoit vite que le tourisme n'est pas encore reparti.

Jour 3: Sète - Nador.

La mer est d'huile, le Cristal pousse la machinerie pour rattraper un peu le retard. On file à 33 km/h, escortés par moment par des bancs de dauphins, et en fond, les côtes espagnoles montagneuses, beau spectacle.

Jour 4: Nador - Boudnib 500 km.

Nous sommes réveillés avant l'aube par l'annonce au micro de notre arrivée à Nador, 4h45. Café, paquetage, et vers 7h on pose enfin nos roues sur le sol africain. Ce n'est pas encore l'euphorie car le débarquement à Nador de nuit est plutôt glauque entre la précipitation des douanes et l'accostage à peine sortis du port par les vendeurs à la sauvette, de cartes SIM ou de change. D'autant plus que le groupe s'est déjà divisé dans ce chahut, on mettra vingt minutes à se retrouver sans téléphone alors qu'on s'attendait à 150 m les uns des autres.

La sortie de la ville au levé du jour nous fait plus penser à Beyrouth qu'autre chose. On trace par la route pour quitter ces coins sans intérêt au plus vite. La nature apparaît rapidement et après une centaine de kilomètres nous nous engageons sur la première piste qui contourne la retenue du barrage Mohamed V (Taourirt). Mise en jambes sympathique avec un peu de navigation entre les roseaux, dans la poussière des berges asséchées.

On a donc, dès le départ, une demi journée de retard sur l'itinéraire prévu. Nous décidons, pour ne pas avoir à le raccourcir, de faire une grosse première étape afin de le rattraper. On prend la route jusqu'à Debdou, où on fait le plein dans une station qu'on a du mal à trouver, et pour cause...

On reprend la piste à Maatarka après un rapide casse-croûte à l'ombre des motos. Sur environ 100 km, elle est comme neuve, large ruban de cailloux compactés qui raye le plateau de longues courbes. La vitesse moyenne reste ainsi la même que sur la route (100-120 km/h), mais les pneus souffrent un peu.

Entre Anoual et Talsint, j'ai tracé par une piste peu empruntée, qui n'apparaît que partiellement sur les cartes, mais dont le passage est visible par satellite. Pour y accéder, il y a une portion de 5 km complètement hors piste, à travers une zone déserte entrecoupée d'oueds (lits de rivière asséchées). Les fauves sont lâchés, le groupe s'éparpille pour éviter la poussière et chacun cherche son chemin pour franchir les oueds tout en gardant le cap. En me retournant, la vision des quatres motos de front sur 500 m de large est sensationnelle et me rappelle forcément les images de rallye-raid à la TV qui entre autres ont motivées ce voyage. A cet instant, tout le monde a la banane sous son casque. C'est pour ces moments qu'on est venus ici, et après deux ans d'attente nous y sommes enfin. Cette sensation de liberté, dans ces espaces sans limite, est grisante pour nous Français, soumis aux réglementations castratrices de la circulation off-road.

Nous retrouvons la piste qui serpente sur quarante kilomètres, au creux de crêtes montagneuses parallèles, jusqu'à Talsint où nous faisons le plein. A l’entrée des villages, une ribambelle de marmots qui nous entendent arriver de loin, accourent. Ils nous saluent et font souvent de grands signes pour réclamer des roues arrière ou des coups de gaz.

Direction Boudnib via la piste du col de Belkacem dont le passage est plus cassant avec de bonnes pavasses.

Nous sommes presque arrivés. Je repars devant dans la descente du col, sans voir les signes que font les autres dans mon dos quand ils s'aperçoivent qu' Eric a crevé de l'avant. Je les attendrai une demi-heure au camping Rekkam, où ils arriveront vers 19h et où nous passerons une excellente soirée chez François en compagnie de Patrick (Game of road), rencontré sur le ferry et des trois joyeux sudistes qu'il guide.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mar 23 Nov 2021 - 23:26

Bon début, on dirait que tu as choppé une bonne Marocose motard2

Nador Boudnib dans la journée chapeau

J'attend la suite

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Eric
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Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 8:29

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 9:53

Oui, super et superbe !

Je te rejoins, quand on fait du hors piste, toutes les motos éparpillées, que l'on roule sans aucunes traces devant nous, le sentiment de liberté et le plaisir sont total.

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En rêver c'est bien, y aller c'est mieux
Mon blog voyage avec le récit de mes aventures : ici
Tuto Osmand : par là.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 11:18

, on attend la suite avec impatience...

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Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 11:45

Sympa ce CR, ca fait remonter des souvenirs et ravive ces plaisirs d'espace libres. Ensuite ? Merzouga par les pistes ?

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 17:25

vite la suite , j'ai la nostalgie grave envie d'y retourner .....mais sur le goudron...j'suis trop vieux pour le TT

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 18:07

Nous cette année le 27 septembre. Vous avez fait vite pour descendre à Boudnib.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 20:56

La suite, la voilà:

Jour 5: Boudnib - Merzouga 235 km.

Journée 100% piste, en passant par le plateau du Rekkam, avec une incursion au plus proche de la frontière algérienne. Non loin de Boudnib, le premier oued de sable se présente. C'est l'occasion de découvrir cette nouvelle façon de piloter pour Kenny et de renouer avec ces sensations particulières pour les autres.

A la sortie, on grimpe sur un plateau caillouteux à perte de vue mais malgré ça, on ne trouve plus Xavier, et pas plus, cinq kilomètres plus tard. On revient sur nos pas, jusqu'à l'oued qu'on refait à l'envers, ainsi que la piste qui passe à côté, mais sans succès. On se dit alors qu'il a dû filer croyant être le dernier. Et ce c'est ce qu'il nous confirmera quelques heures plus tard quand on réussira à s'avoir au téléphone. Cet événement nous aura permis de mieux nous organiser pour la suite en fixant des points de regroupement intermédiaires, surtout pour les zones sans piste, ou multiples. Car on a pour habitude de rouler avec beaucoup d'espace entre nous afin d'être plus libres et surtout de manger moins de poussière, mais dans ces contrées on a vite fait de perdre la trace.

Cette étape nous met directement dans l'ambiance "désert". Sur la journée, on ne traversera que quelques campements de nomades très isolés, le reste étant un vaste plateau désertique à plus de 1000 mètres, alternant sable et rocaille et offrant des panoramas fabuleux où l'on ne croisera personne. Quelques curiosités viendront tout de même agrémenter cette traversée comme un troupeau de dromadaire en liberté, un beau cirque que l'on surplombe au bord du plateau et la vue des postes de surveillance avancés de la frontière algérienne.

La descente vers la plaine est très accidentée, puis la piste longe le no man's land qui sépare les deux pays sur une bonne distance, ponctuée de postes militaires tous les 3 ou 4 km, dont un seul contrôlera nos passeports en toute bienveillance.

La perte d'altitude s'est traduite par un gain sensible de température, il est temps de faire une pause au pied d'un rare rocher, suffisamment haut pour faire de l'ombre.

A l'approche de Merzouga le relief s'estompe et la trace emprunte un oued bordé d'affleurements de pierres aux reflets bleutés. Le sable devient rapidement plus profond, moins porteur, et les quarante derniers kilomètres se feront sur cette surface très technique. Les premières longueurs sont éprouvantes, mêlant excitation et crispation le temps de trouver le mode d'emploi. Puis, la vitesse de croisière trouvée, autour de 70-80 km/h, la moto surfe sur le sable, les mains se relâchent pour laisser le guidon onduler et le regard portant loin peut apprécier la beauté des dunes qui se profilent à l'horizon.

Ca parait facile, mais lorsqu'il s'agit de s'arrêter et de redémarrer c'est une autre paire de manches. La roue avant a une fâcheuse tendance à engager et plonge en déséquilibrant la moto. Puis pour se lancer il faut toute la puissance du moteur et le contrôle de l'assiette pour que les deux roues s’arrachent à l’étreinte du sable fin.

Nous contournons l'erg (zone de dunes) Chebbi par l'Est, et entrons dans la ville par le Sud, rassasiés par cette première session, mais gardant un œil envieux sur la grande dune qui domine l'erg en son centre.

On retrouve Xav, bien installé au Riad* Mamouche (*maison traditionnelle avec jardin intérieur) qui nous attend avec le thé à la menthe devant la piscine. Après quelques palabres et un peu de repos, les plus vaillants repartent à l'assaut de la grande dune pendant que les autres se délassent dans l’eau bien fraîche de la piscine.

Délestées des bagages, les motos sont plus faciles à maîtriser, mais la complexité de l’enchevêtrement des dunes; quand on entre au cœur de l’erg; rend la tâche pas du tout évidente pour le novice en désert. Il faut maintenir une certaine vitesse pour “surfer” afin que l’avant ne se plante pas, tout en naviguant à la recherche d’un passage vers son but. Le paysage évoluant derrière chaque dunette franchie. Nous ne sommes pas les seuls à jouer au sable en fin de journée, quelques dromadaires impassibles promènes des touristes et les enduro, 4x4 et SSV s’en donnent à coeur joie. Si vous venez pour le calme et la sérénité il faudra trouver un autre coin, mais ce n’est pas ce qu’il manque.

Après une réflexion commune sur l’itinéraire à prendre et quelques tentatives, nous voilà déjà à une bonne hauteur au pied de la pente sommitale.

Sans expérience, on l’attaque de front avec un élan limité et les trois machines échouent à une vingtaine de mètres du but. Le plus difficile physiquement reste d’atteindre à pied le sommet, mais la vue récompense cet effort.

Des anglais en 450 enduro s’acharnent depuis un moment et finissent par monter, mais je n’aimerais pas être le proprio de ces pauvres machines de location…

Le temps passe vite, les réservoirs sont vides et le coucher de soleil nous surprend agréablement avec des couleurs extraordinaires.

Retour au riad pour un petit bain et une belle soirée agrémentée d’un concert de musique traditionnelle offert par le personnel, une chouette ambiance.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 21:37

Jour 6: Merzouga - Tagounite 270 km.

Au réveil, certains n’ont qu’une idée en tête, la dune. Personnellement, je suis surtout curieux de voir la différence de portance du sable “chaud” de l'après midi par rapport au “froid” du matin. On laisse les sacoches dans la chambre et nous voilà repartis, tous les cinq cette fois, vers l’erg désert à cette heure-ci.

On essaye d’optimiser l’élan, je me lance en premier, toujours de face, fait cinq mètres de mieux, mais l’AJP s’essouffle à dix mètres du but. David opte pour une trajectoire plus en biais et la 701 lancée à fond de quatre atteint la crête sans peine. Xav motivé comme jamais, veut faire mentir les moqueurs qui ne donnaient pas cher de la 790. Toute l’électronique désactivée, les 100 cv du bi-cylindre propulsent les 200 kg de la bête au sommet à une vitesse étonnante. C’est presque une formalité aussi pour Eric sur la deuxième 701.

Puis vient le tour de Kenny, mais la T7 fait carrément un refus d’obstacle. On est tous un peu ahuris de voir comment le sable la castre. Il a beau prendre 200 ou 800m d’élan ça ne change rien. A peine au quart de la pente, elle s’étouffe et patine dans la semoule. On se dit qu’une dent de moins au pignon lui ferait du bien mais son rapport poids/puissance de base n’est clairement pas adapté à ce genre de terrain (dans le sable à plat ça va bien). On pourrait persévérer un peu plus et baisser les pressions (1.8-2b pour tout le monde) mais je n’ai pas trop envie d’insister car on sent que cet exercice sollicite pas mal la mécanique et on n’est qu’au début du périple.

Retour donc sur la trace après quelques photos souvenir, pour s’engager sur la première des deux étapes les plus désertiques et isolées de mon point de vue, jusqu’à Tagounite puis Foum Zguid.

Ça commence par une trentaine de kilomètres de route, dont la fin est toute neuve, pour s’éloigner de Merzouga. Mais une fois la piste entamée on n’ est pas déçus, car elle passe sans tarder dans une première zone de fesh-fesh (poussière ultra fine) qui surprend un peu les nouveaux venus dont je fais partie. Je m'arrête pour prendre une photo et aussitôt un nuage opaque et ouateux m’enveloppe.

La piste devient ensuite large et multiple, bordée alternativement de montagnes tabulaires et de petites dunes orangées. Autant d’espace écrase les reliefs, pourtant pas ridicules.

Avant Ramlia, on arrive sans s’y attendre sur un petit lac asséché. Lorsque je rejoins le groupe, les quatres loustics m’attendent bien rangés en ligne… La moyenne d’âge retombe à 15 ans et nous voilà au troisième coup de klaxon à bondir en lâchant l’embrayage dans un tonnerre mécanique.

A Ramlia, on retombe par hasard sur le groupe de Patrick attablé à l’ombre devant un thé à l’auberge Oasis qui fait aussi restaurant, épicerie, station essence etc.

Ici on ne s'encombre pas avec des enseignes.

Ça tombe bien, on a déjà attrapé un peu chaud avec les 30-35°C du mois d’Octobre et il faut qu’on ravitaille car les motos consomment sensiblement plus dans le sable. On passe un bon moment à débriefer les “premières” de chacun dans le sable et les dunes.

Tandis qu’ils repartent par la piste principale vers Tazarine, nous piquons plein Nord pour une petite escapade vers les ruines de Ba Hallou.

J’ai tracé le retour hors piste, pour couper en direction de Tafraoute. Sur la carte ce ne sont que quinze kilomètres dans ce qui ressemble à un oued, mais sur le terrain, c’est un entrelac de petites dunes, garnies d’arbustes qui restreignent un peu plus le passage et la visibilité. Ce sera juste ce qu’il faut d’aventure pour se perdre un peu, se faire un peu peur, mais finalement sortir au bout, fatigué avec la satisfaction d’avoir tiré son épingle du jeu.

Au milieu de ça, les premiers soucis de bagagerie apparaissent. David a fait recoller ses sacoches Enduristan à Merzouga mais ça ne tient pas. Et les SW Motech toutes neuves de Kenny ont déjà des points de fixation au support rigide qui passent à travers… Ça se débrouille à coup de sangles, on verra plus tard.

Après Tafraoute (Sidi Ali) c’est un peu la traversée du désert, au sens propre. Plus rien sur 140 km que du minéral. Sans autre distraction que l’immense cratère de Tafenna (15 km par 7). On est encore assoiffés de grands espaces, alors le gros gaz sur ces sols sableux mais aussi caillouteux, met les pneus à rude épreuve.

La traversée du cratère se fait par deux cols, de part et d’autre, qui offrent un peu de perspective sur ces immensités. Je profite du silence sur ce promontoire. La traînée de poussière, sur plusieurs kilomètres, que sont en train de laisser les copains dans le cratère me rappelle notre statut de grain de sable au bord du Sahara.

L’arrivée à Tagounite se fait à travers les palmeraies qui ont l’air d’être la base de l'économie locale (dates et bois). Si les alentours sont embellis par ces plantations, la ville en elle-même est sans charme et trop peuplée à notre goût pour y passer la nuit. En faisant le plein, on repère un petit riad isolé, à une dizaine de kilomètres qui s'avèrera être un petit paradis (Dar Talmoudi). Nous sommes reçus avec gentillesse et simplicité par Abdo qui a construit lui-même avec quelques étudiants étrangers en woofing, ce havre de paix. Le repos est bienvenu et réparateur après cette journée intense.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 22:09

Visiblement tu avais bien étudier les cartes, l'environnement la géographie etc....
Très bien écrit et décrit CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD 212926

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Eric
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Maroc 2006 - Maroc 2008 - Algérie 2009 - Viet Nam 2013 - Maroc 2018

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Mer 24 Nov 2021 - 22:28

C'est clair que Virolover a le chic pour nous mettre l'eau à la bouche CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Icon_bave2

par ses récits comme ses photos !! clapping

Mais plutôt que de le lire en diagonale vite fait, je préfère attendre d'avoir "la totalité du gâteau" à me mettre sous la dent et, en prenant mon temps, me laisser envahir par ses mots en imaginant le bonheur que ce genre de trip doit permettre de ressentir ! Car ce sont probablement des endroits et des moments gravés à jamais dans l'esprit du voyageur qui les traverse et les vit...
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Virolover ! CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Icon_venere

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Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 0:11

Comme a dit Eric : très bien écrit et décrit.
Que de souvenirs.
Merci.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 0:17

Merci pour le descriptif!
C'est dans les dossiers quand on pourra sortir pisser dehors!!!

De bons souvenirs de plus de 35/40 ans, je sais plus...
Maroc/Algérie/Tunisie, quand c'était encore possible avec juste une carte d'identité... CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD 1f600

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 12:44

EDN a écrit:: Visiblement tu avais bien étudier les cartes, l'environnement la géographie etc....
Très bien écrit et décrit

Merci.
En effet, avec tous ces reports, j'ai eu le temps de peaufiner la trace aux petits oignons et j'y ai passé quelques soirées... Mais j'adore ça presque autant que rouler.

Elefantof a écrit:: C'est clair que Virolover a le chic pour nous mettre l'eau à la bouche par ses récits comme ses photos !!
Mais plutôt que de le lire en diagonale vite fait, je préfère attendre d'avoir "la totalité du gâteau" à me mettre sous la dent et, en prenant mon temps, me laisser envahir par ses mots en imaginant le bonheur que ce genre de trip doit permettre de ressentir ! Car ce sont probablement des endroits et des moments gravés à jamais dans l'esprit du voyageur qui les traverse et les vit...
Virolover !

Merci, je te comprends, et dans 8j ça devrait etre bouclé $clin d\'oeil$

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 13:07

J7: Tagounite - Foum Zguid: 250 km.

Inspection mécanique du matin, changement de filtre à air. L’état des pneus (Motoz Desert, neufs au départ, donc 1300 km environ) laisse perplexe pour le reste du voyage, mais on se dit qu’avec le sable qui arrive, l’usure devrait être moins rapide. Au pire, un changement à Ouarzazate est envisageable.

On trouve une piste pour rejoindre sans détour la route de M’hamid, où l’on fait le plein d’eau et de pain. A la sortie du village, le goudron stoppe net et le désert commence, direction l’erg Chegaga. La première partie est une zone assez fréquentée (pas aujourd’hui, mais c’est l’entrée du désert) donc il existe une multitude de pistes plus ou moins parallèles ce qui complique la tâche pour rester groupés. Ce n’est pas très grave vu qu’on a tous le même objectif, il faut juste éviter de se retrouver en panne en dernière position…

J’ai la chance de voir ce que je crois être un adax.

A une bonne portion de sable compact, succède un vaste champ de pierres légèrement vallonné. La piste, naturellement pavée, trahit l’attrait de ce coin pour les amateurs de 4x4 par les galets noircis à la gomme tendre de leurs pneus. Les cailloux ne sont pas tous ronds et Kenny en fait les frais, deuxième crevaison. Bien sûr, il fait déjà chaud et il y a un arbre tous les trois kilomètres. On tente la bombe anticrevaison, le temps d’en rejoindre un mais sans succès. Au moins, on sera plus à l’aise le temps de la réparation.

L’erg se profile au loin et alors qu’on croit être au milieu de rien, on traverse un campement, avec une école et un puits. Des fillettes accourent et nous vendent des bracelets de perle. Difficile de concevoir pourquoi ni comment la vie est possible ici. Notons que nous sommes à l’extrémité méridionale de notre parcours, en dessous du 30ème parallèle (45ème en France). Quelques dromadaires nonchalants divaguent aux alentours.

Tandis que la troupe préfère suivre la trace qui contourne l’erg par le Nord, David et moi voulons couper un peu à travers les dunes. Elles sont à vue, mais les distances sont trompeuses et il faut quelques minutes plein gaz pour finir par s’en approcher. On attaque timidement les premières bosses, puis on commence à tracer de belles courbes dans leur creux, mais au passage d’une crête, je vois le Dav en vrac, la moto penchée sur lui. Je béquille et monte l’aider à la relever. Il a mal… En passant sur le fil, son pied s’est accroché dans le sable et tordu jusqu’au genoux. Je redescends sa moto sur le plat et le voit arriver boitant et soufflant de douleur.

Un anti-inflammatoire et quelques minutes plus tard, on se remet en selle mais il a un gros doute sur la suite de l’aventure. Nous sortons sagement du sable pour rejoindre le lac Iriki qui a donné son nom au parc national dans lequel nous sommes. Il n’a de lac que le nom car, à cette période de l’année, il n’y a pas une goutte d’eau et c’est un vaste plancher de boue séchée de quinze kilomètres de diamètre que l’on traverse en diagonale à allure autoroutière. Je garde tout de même un oeil dans le rétro, sur David qui a calmé le jeu. La mission maintenant est de retrouver nos trois compères au beau milieu de ce désert.

Pour ce faire, pas de secret, coller exactement à la trace sur le GPS et au détour d’un relief, nous apercevons une silhouette à l’horizon. Eric est planté là, tout seul en plein soleil dans le néant et par hasard, Xav et Kenny arrivent à l’opposé de nous, pile en même temps, ils étaient partis voir plus loin si on était devant.

Après une crevaison, puis une blessure, dans cette chaleur et ce décors incroyable, on a tous envie de rejoindre l’étape pour se poser et se rafraîchir. C’est par de grandes pistes roulantes et poussiéreuses que l’on amorce notre trajectoire vers le Nord en mettant le cap sur Foum Zguid et avant même de chercher un hébergement, on atterri sur la place du village, “chez Rachid” qui a des bières fraîches, chose rare, et plein de chats (comme partout au Maroc), le pied.

On poursuit par la route jusqu’à Foum El Oued à 25 km, fin de l’étape où j’avais repéré un hôtel mais en vain, il est fermé. De retour à Foum Zguid, pas trop de choix et le bel hôtel avec piscine est déjà réservé par un gros groupe d’enduristes. On fini au riad Assia, qui ne restera pas dans les mémoires, mais pour nous consoler, nous retournons chez Rachid le soir, manger des brochettes et quelques bières.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 13:20

ViroloveR a écrit:: sur la place du village, “chez Rachid” qui a des bières fraîches, chose rare, et plein de chats (comme partout au Maroc), le pied.

Ha notre ami Rachid, le roi de la frite bien

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 17:55

On allait à l'auberge "l'Oasis" ...sympa et cool. ..Ca n'existerait plus ?...Je ne vois plus sur les images Sat ?

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 17:56

Quelle chance d'avoir vu un addax dit antilope du désert.
J'en ai jamais vu en xx descentes là bas...
On m'a proposé d'aller à la chasse en voiture du côté de Guelmin.
Chose que j'ai décliné.
Bravo pour ton CR.
Si l'auberge oasis existe encore.
Mais là crise du COVID-19 leur à fait mal.
La climatisation ne marchait plus, plus de wifi.
Sanitaires laissé à l'abandon.
Pas d'aide de l'état. Donc ils ont du faire face en réduisant les frais.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 18:09

thierysp a écrit:: Si l'auberge oasis existe encore.
Mais là crise du COVID-19 leur à fait mal.
La climatisation ne marchait plus, plus de wifi.
Sanitaires laissé à l'abandon.
Pas d'aide de l'état. Donc ils ont du faire face en réduisant les frais.

Merci de l'info, Vrai que ce que nous traversons n'aide vraiment pas...
Triste pour eux, c'était nickel dans mes souvenirs 2016,17,18....On en profitait pour remettre à niveau les brèles sous l'abri du fond.
L'impression d'une autre époque.

Sympa de vous suivre Viro, au fur et à mesure de votre progression les images collent bien aux souvenirs.
Ca va le copain ?

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 18:18

thierysp a écrit:: Si l'auberge oasis existe encore.
Mais là crise du COVID-19 leur à fait mal.

De quelle auberge Oasis tu parles ?

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 18:23

C'était ici :

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 18:32

Ha OK à Foum-Zguid; là-bas, je suis plutot habitué de l'auberge Irriki .

Et On parlait aussi de l'auberge Oasis à Ramlia , chez Hmad; j'y voyais pas trop de clim mr green

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 19:03

Chacun a ses expériences...
Bonnes ou mauvaises en fonction des périodes.
Et de son choix de prix de revient.
Une piscine fait du bien par moment.
Un simple repas chaud et une bonne nuit réparatrice sont aussi important.

Sujet: Re: CR: 15 jours au Maroc OFF ROAD Jeu 25 Nov 2021 - 20:44

speedy31470 a écrit:: Sympa de vous suivre Viro, au fur et à mesure de votre progression les images collent bien aux souvenirs.
Ca va le copain ?

Non mais c'est pas du live quand même mr green

. T'as pas du bien lire le premier post smile

Mais merci, ça veut dire que ça doit être plutôt "vivant" à lire.

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