A base de, polopop polopop!
Enfin c'est surtout à base de 10h passées devant l'ordinateur, à réunir des traces de wikiloc, à les entrecroiser et les chevaucher pour voir si j'ai déjà fait le chemin, s'il est fiable, intéressant... J'ai réussi à me dégoter environ 420km. Alors loin d'avoir que du chemin, c'est toujours du mixte forcément.
Samedi matin, je me lève en retard car je me suis couché trop tard. Je fixe les bagages, les derniers ajustements de dernière minute sont forcément les pires je vous apprends rien !
Allez, tout commence avec le Lubéron, les gorges d'oppedetes, des hameaux vraiment isolés et pittoresques qui donnent vraiment envie de se prélasser dans le premier champ venu. On arrive ensuite à Banon, premières pistes enfin! C'est sympa, c'est du caillou comme partout dans cette région, sauf que j'arrive vite en butée : Putain, ça passera jamais. En plus chargé comme je suis, et seul je veux pas prendre de risques inconsidérés.



Demi tour .. et ça sera pas le seul de la journée ! Forcément cette trace fait plus office de reconnaissance que de parcours défini. Sur wikiloc beaucoup partagent des traces avec des passages interdits, privés, inexistants... C'est la foire à la carotte quoi! Mais ça pour le savoir c'est toujours mieux sur place. Bref je fini par arriver sur une piste intéressante mais manque bol au bout c'est une société de chasse, privée.


Je joue pas au con, j'ai pas de fusil alors que eux oui! Je réussi à force de creuser avec le gps à suivre un petit single easy, et me voilà dans les coins encore plus reculés du Lubéron avec ses champs de lavande splendides ! Je passe ensuite un hameau, et je repère immédiatement un mec en haut au loin dans sa maison, qui me zieute et qui se déplace des mon arrivée. A la fin du village, une piste avec un panneau " Chemin désormais privé, blabla".

Je me pose, sors mon gps et là j'entends un enduro qui arrive. Ahah je le sentais, un gars du coin avait sauté sur sa Sherco raide neuve dès qu'il m'a entendu, sans même prendre la peine de s'équiper. En fait c'était le propriétaire du chemin et il venait s'assurer que je respecte bien, ce qu'il y a de marqué ! Au quel cas vu l'épaisseur de des bras, il se serait amusé à m'expliquer plus clairement ! Bon ça c'est ce que j'ai compris, mais le gars a été très sympa. Demi tour ... Quand même.

La suite est faite d'erreur de tracés, de chaleur, de cailloux, d'une mauvaise gestion de l'essence pour ma part, bref je suis bien crevé avec ces 33° ambiant ! Je croiserai même une trentaine de scouts dans la forêt qui me feront la " hola" en passant au milieu d'eux. Ah les cons !
En fin de journée, je jardine! Je tombe sur des singles, ça me plait pas trop surtout tout seul et avec cette chaleur, donc je décide de modifier un peu le parcours. Un petit œil sur Park4night me montre un petit emplacement ( pile poil sur la trace que j'avais prévu).

Je suis parti tout seul, mais mon fidèle poto Seb avait prévu de me rejoindre. J'arrive donc sur le lieu du camping, c'est joli, c'est plat, y'a de l'herbe et des merdes de mouton: j'adore.

Sauf que j'ai zéro rézo. Donc demi tour, j'envoie les coordonnées GPS à Seb, et je file au campement. Petite douche cul à l'air avec ma bouteille de volvic, j'explore les alentours... Ca faisait longtemps que j'avais pas ça tout seul. C'est toujours bizarre, mais ressourçant je dirais. Es-que j'y arriverais plusieurs jours? Je sais pas.
2h plus tard, pompompompom, le vla! Il en a eu pour 2H30 de route, à fond sur son nouvel XT600.

Soirée réchaud ( ça permet de pas sentir la fumée, et surtout de pas abusé pour les risques en plein mois de juillet). Heureusement j'ai trouvé un harbrabyer juste à côté, une vrai chance quand on connait la sécheresse de cette région!



Nuit agitée... On se fait réveiller par un chien ( Patou?) enragé, qui tourne autour de la tente en aboyant à la mort. On avait entendu un bruit de bête ( chamois? tyrannosaure? ) juste avant. La fois dernière, un copain s'est fait morde à travers sa toile de tente par un renard, la main ensanglantée! Donc autant vous dire qu'on s'est tenu bien au milieu, le couteau du leatherman à la main!
Lendemain matin, réveillé par les brebis qui passent à une cinquantaine de mètres, patou et chiens de bergers, mais heureusement le dit berger qui nous fait un bonjour amical. Ouf, on ne mourra peut être pas aujourd'hui!
J'en profite pour aller faire un petit tour de XT600, sauf que je manque mon demi tour. En effet je recule, un peu trop et je tombe le cul dans le ravin. Putain quelle galère! Obligé d'aller chercher le seb, on a passer un bon quart d'heure à suer comme des boeufs pour rien, heureusement j'ai presque rien cassé, solide la Yam!
La journée du dimanche sera chaude, je vous passe les magnifiques paysages et portions de routes pour cause de demi-tour, on commence à être habitué et c'est le risque de faire une trace que l'on ne connait pas!
On ira se faire une pause baignade salvatrice au lac de Serre-ponçon, quelques franchissements de rivières et encore des panneaux BO... J'essaye de trouver une alternative avec le GPS et les chemins aux environs. On doit arriver dans la ville de Piegut, et des habitants nous conseille un " chemin" qui y mènerait.



Tout sourire, on s'y engage pleine poire juste avant de comprendre que c'est juste un P***** de chemin de randonnée ultra serré et pentu. En enduro ça passe, mais là avec 160kg c'est de la folie et en plus il fait 30°. Seb arrive à passer, moi je tombe et j'arrive pas à la relever. C'est pas tant que le XR est très lourd, mais il est très haut et tombe à plat ( contrairement à un flat par exemple ou avec des valises rigides ) donc le bras de levier est énorme...

Après avoir perdu 20l de sueurs et maudit les mauvais conseils des corbeaux, on arrive péniblement à faire demi tour ( ah tiens, ça change!).
On arrivera ensuite une belle piste forestière, faite de sable doux ( je vous jure, ça fait du bien!). Le passage final sera juste très bêtement fermé par deux cailloux énormes. Sur la photo on dirait pas, mais le sélecteur et la pédale de frein étaient pliés, ça passait au poil de cul d'antilope rayée!



Notre dernière anecdote, sera le passage d'un chemin privé. Enfin, on s'engage sur une piste libre près de " La motte du caire", au bout de 5km de piste ( c'est long) on voit des petits panneaux, en haut des poteaux avec marqué " propriété privée, etc".
On décide pas en tenir compte, on arrive finalement sur une ferme, où le passage est fermé par une barrière à bestiaux. On décide, non sans retenu de passer " à côté ", dans le champ défraichi du paysan. ON stresse un peu, car c'est pas très cool de faire ça. Suite de la piste somptueuse, comme en témoigne cette photo avec des marnes qui donnent un côté très lunaire à l'ensemble.

Oups, on arrive devant un veau et sa maman, qui refusent de nous laisser passer. On n'a d'autre choix que de les pousser, on y va très doucement histoire de pas les effrayer. Le stress monte encore, peur d'arriver dans le troupeau avec le paysan en plein milieu complètement fou de rage de nous voir dans sa propriété. Mais finalement le karma nous rattrape, au bout de la piste une barrière, au bout de cette barrière la main de dieu a frappée: un cadenas.
Demi tour, la queue entre les jambes, à l'idée de devoir repasser devant la ferme... Une fois devant d'ailleurs, je me goure de chemin, un cailloux se coince sous le cailloux, je tombe dans le champ comme une m...e! Putaaaaa*n, j'essaye de la relever péniblement, je me sors les doigts du cul préférant mourir d'un lumbago prématué que d'un coup de chevrotine dans la colonne vertébrale. OUF! Sortis d'affaire, mais c'est fini pour aujourd'hui les conneries!
On trace par la route jusqu’à Sisteron. Petit passage off-road encore aux alentours ( il se fait un peu tard, 17/18h...), avec le passage d'une descente vertigineuse ( pour moi), je me suis fais emporté et j'ai bien cru que je finirai le cul et les épaules par terre, en même temps c'est ma faute je suis parti trop près, au cul de seb.
La dernière partie se fera à la montagne de Lure, endroit très " risqué" de part sa typologie, mais les traces étaient dans l'ensemble correctes, et légales à mon grand étonnement. C'était d'ailleurs long, très long, mais toujours un plaisir immense de rouler, seuls, dans les bois, libre?...

19/20h, arrivée à St etienne les orgues. Seb a encore 2h de route, moi 1H. Une dernière razia d'eau, et on met le cerveau en mode OFF pour rentrer.
Ah oui j'ai oublié, j'ai encore mon support de plaque qui a cassé ( c'est ma 5ème plaque, depuis 4 ans), et qui s'est broyé dans la roue, autant vous dire que j'ai pris pour éviter tout contrôle lors du retour.

NIQUEL.
